De la fourche à l’assiette, la météo joue un rôle fondamental dans la gestion des fruits & légumes.
A l’heure du réchauffement climatique, des canicules et des hivers aux chaleurs inédites, comment la mettre au coeur de sa stratégie de gestion ?
Les conditions météorologiques affectent tout d’abord la production, ce qui entraîne une baisse de l'offre, de la qualité du produit et donc une hausse des prix.
Ainsi, la sécheresse exceptionnelle observée lors de l’été 2022 a fait bondir le prix de la pastèque verte de près de 40% (1.). Cette hausse de prix s’est immédiatement répercutée sur le comportement des consommateurs, qui se sont tournés vers des produits plus abordables.
Au-delà de la production, le comportement des consommateurs en rayon est directement lié au temps observé devant le magasin.
Sur un panel d’une centaine de magasin de taille variable partout en France. L’entreprise Ida a rajouté sur les ventes de chaque article pendant une durée de 3 ans la météo observée.
Le constat est sans appel: la vente de légume pour pot-au-feu, de condiments et de garnitures augmente de près de 20% avec la présence de pluie ou de neige.
Même si cela peut paraître paradoxal, les consommateurs privilégieront davantage des aliments chauds et réconfortants, tels que les soupes, les ragoûts et les légumes-racines lors d’un jour de pluie d’été que d’un jour d’hiver ensoleillé, même très froid.
En étudiant de plus près les corrélations, on se rend compte que la consommation de produits exotiques et d’agrumes est davantage liée à la présence de Soleil (2.) qu’à la température ressentie. On mangerait plus souvent un ananas sous 7 degrés au Soleil que sous de plus grosses chaleurs pluvieuses.
En revanche, la température ressentie est immédiatement corrélée aux produits les plus périssables, fragiles et riches en eau. Une augmentation de 10 degrés de température moyenne fait ainsi exploser la demande de raisin, tomates et autres fruits d’été (3.).
Au milieu du tableau, on observe les incontournables, qui échappent à toute variation purement climatique. Les bananes, pommes, poires, salades, avocats, kiwis, courgettes, endives observent une très faible volatilité face aux variations météorologiques (4.).
1. Familles rurales, 16e édition de l’observatoire des prix des biens de consommation courants
2. Etude Ida: 0.36 de corrélation entre l’ensoleillement et les ventes d’agrumes et de produits exotiques contre 0.12 entre la température ressentie et les ventes des mêmes produits
3. Etude Ida: 0.29 de corrélation moyenne entre la température ressentie et les ventes de tomates, raisins et fruits d’été
4. Etude Ida: moins de 0.1 de corrélation moyenne entre l’ensemble des variables météos sur 3 ans et les ventes de bananes, pommes, poires, salades, avocats, kiwis, courgettes
- Un jour ensoleillé, jouer sur les produits exotiques et agrumes, même en hiver
- Un jour de pluie ou de mauvais temps, quelle que soit la saison, jouer sur les produits “réconfortants”
- Indépendamment de la météo, toujours proposer les “essentiels”
- Miser l’essentiel sur la fraicheur en cas de grosses températures: plus de rotations de stocks, une attention décuplée sur le visuel du rayon
